Présidentielles US en pleine purée de pois
Les dernières données disponibles sur l'état de l'opinion et l'intention de vote donnent une image floue à un peu plus d'une semaine des présidentielles US. Navigation en pleine purée de pois.
Les élections présidentielles américaines de cette année ne constituent pas seulement un scrutin national, mais une multitude de batailles politiques distinctes menées État par État au sein de la fédération des États-Unis. Jamais depuis un demi-siècle n’avait-on observé un climat aussi tendu et polarisé, nourri par des influences étrangères — notamment de la Russie et de l’Iran — et par les discours incendiaires de l'ancien président, désireux de reconquérir la Maison-Blanche. Alors que chaque camp se bat pour les précieux grands électeurs, ces élections présentent des enjeux cruciaux tant pour la scène politique intérieure américaine que pour la stabilité mondiale.
Ces élections présidentielles US – et le pluriel s’impose car il y a autant d’élections qu’il y a d’états dans la fédération des Etats-Unis d’Amérique – s’avèrent être d’une violence jamais égalée depuis un demi-siècle. Une violence qu’attisent les influences externes venue d’Iran ou de Russie et les positions volontairement provocatrices de l’ancien président qui prétend revenir au pouvoir.
Partout l’enjeu est celui des grands électeurs dont 270 suffisent à désigner le prochain locataire du 1600 Pennsylvania avenue à Washington DC, c’est à dire l’adresse de la Maison Blanche. De Pennsylvanie il est donc beaucoup question dans cette année électorale parce que c’est sans doute l’état-clé, si ce n’est pour gagner en tous cas pour espérer ne pas perdre. Car remporter la présidentielle dans cet état ne suffira pas, alors que la perdre sera presque fatal pour chacun des deux principaux candidats.
Partout donc, comme en Pennsylvanie, les campagnes s’attachent à convaincre, mais en choisissant leur batailles car l’enjeu est de construire une majorité de grands électeurs et pas de remporter le vote populaire qui peut n’être qu’un lot de consolation, comme ce fut le cas pour Hillary Clinton en 2016. Et c’est de 2016 que date la confirmation d’une thèse qui veut que les candidats démocrates ont besoin d’un avantage d’au moins 5% dans le vote populaire en moyenne nationale pour avoir toutes leurs chances. Or, ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui malgré le fait que la candidate Harris et sa campagne aient pu lever entre 3 et 4 fois plus d’argent que le candidat républicain, dont la campagne a été contrainte à des arbitrages lourds sur ses plans média.
Les dernières mesures disponibles font état d’un écart moyen national de 4% en faveur de Kamala Harris, ce qui est une indication à la fois encourageante pour elle et inquiétante pour ses stratèges les plus aguerris. Dans le même temps, les données segmentées par groupe d’électeurs composent une image plutôt favorable à la candidate démocrate, comme on peut le voir dans l’extrait d’un sondage de MSNBC ci-dessous.
Au-delà des résultats du 5 novembre, ces élections posent des questions profondes sur l’avenir de la démocratie américaine et les risques de contestations qui pourraient en découler. Le monde entier retient son souffle, conscient que l'issue de ce scrutin pourrait influencer les relations internationales pour les années à venir. Que réserve le 5 novembre et quel est le risque de contestations ultérieures et d’instabilité? Quelles répercussions pour le reste du monde? En quoi cela donne-t-il une occasion inespérée à l’alliance sino-russe?